Les partis politiques de l’opposition jouent un rôle essentiel dans une démocratie. Ils fournissent une alternative politique, représentent les intérêts divers de la population et contrôlent les actions du gouvernement. Pourquoi sont-ils combattus, quels en sont les causes et ses conséquences potentielles pour la démocratie ? Les partis politiques de l’opposition jouent un rôle essentiel dans une démocratie. Ils fournissent une alternative politique, représentent les intérêts divers de la population et contrôlent les actions du gouvernement. Pourquoi sont-ils combattus, quels en sont les causes et ses conséquences potentielles pour la démocratie ?
Les causes de déstabilisation des partis politiques dits de l’opposition ayant une assise nationale solide sont endogènes et exogènes.
On note comme causes exogènes la forte ingérence de l’Etat dans les affaires internes de ces partis politiques. Ces derniers, parfois perçus comme une menace pour le parti au pouvoir, sont confrontés à des défis majeurs qui entravent leur capacité à fonctionner efficacement et à exercer une véritable influence politique dans le jeu démocratique. Ils font face très souvent à des mesures répressives de la part du gouvernement en place. Cela peut inclure des restrictions légales par l’utilisation par l’Etat de son pouvoir pour entraver les activités du parti visé sous des prétextes tels que des troubles à l’ordre public, ou hostilité etc… envers la patrie. Des décisions restrictives sont ainsi promulguées, limitant sévèrement les libertés d’expression et d’association. L’interdiction de défiler aux militants du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), dirigé par Cabral LIBII sur la quasi-totalité du territoire nationale lors de la 52ième Fête de l’Unité en cette année 2024 en est une parfaite illustration. Aussi, par des intimidations, des arrestations arbitraires, des violences physiques. En Septembre 2020, plus d’une quarantaine des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dirigé par le Professeur Maurice KAMTO, avaient été arrêtés, alors que leur parti et plusieurs autres projetaient des « marches pacifiques » contre le régime. Son porte-parole et son trésorier, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à sept ans de prison ferme, notamment pour « rébellion ». La diffamation est aussi utilisé comme un moyen de déstabilisation des leaders par des rumeurs infondée et des campagnes de délégitimation, l’Union des Populations Camerounaises (UPC), le parti mythique de Ruben UM NYOBE, le Cameroon People’s Party (CPP) d’Edith KAH WALLA en ont fait des frais. Ces tactiques visent à affaiblir l’opposition et à décourager les citoyens de soutenir ces partis.
Les fragmentations et divisions internes font également parties des causes de déstabilisation des partis politiques, parce qu’elles peuvent entrainer une perte de confiance des électeurs envers ces partis. En effet, des rivalités personnelles et des luttes pour le pouvoir affaiblissent la capacité du parti à présenter une alternative unifiée et cohérente au gouvernement en place.
Les partis politiques de l’opposition sont souvent confrontés à des contraintes financières importantes. Cette situation déplorable, limite leur capacité mobiliser des ressources financières suffisantes pour financer leurs activités politiques liées à l’organisation des actions sur le terrain, notamment les campagnes électorales, des campagnes de mobilisation, le recrutement des membres d’influences, des marqueurs
Les conséquences de la déstabilisation des partis politiques de l’opposition
Elles sont multiples. On note, l’affaiblissement de la démocratie qui aboutit à la limitation de la diversité des idées et des perspectives dans l’arène politique, situation qui entraine une concentration excessive du pouvoir et un manque de recevabilité de la part du gouvernement en place. Aussi, lorsque les partis politiques de l’opposition sont déstabilisés, les citoyens peuvent perdre confiance dans le système politique et dans la capacité de l’opposition à représenter leurs intérêts. Cela peut conduire à une baisse de la participation électorale, à une démobilisation des électeurs et à une désillusion générale à l’égard de la politique. Cette situation peut créer s’y on y prend garde, un climat de tensions sociales et politique, parce que lorsque les citoyens se sentent exclus ou ne voient pas de voie légitime pour exprimer leurs préoccupations, le risque de manifestions, de troubles à l’ordre public et de repli identitaire accrue de la société sont élevés, entrainant ainsi la mise en danger de l’unité nationale qui se manifeste par les divisions ethniques, religieuses ou culturelles, les discriminations, les préjugés et les conflits civils, les guerres civiles ou les tensions politiques internes.
Mais, tout n’est généralement pas, perdu parce que qu’au milieu de ce climat politique tendu, l’opposition, par une candidature unique peut émerger comme une véritable alternative. Avec un leader charismatique qui prône la démocratie, la transparence et l’équité, des messages qui raisonnent auprès des citoyens désireux de changement.
Cependant, il ne faudrait donc pas se laisser abattre. Il faut faire face aux défis pour réaliser la vision de changement en sollicitant l’appui des autres forces vives de la nation telles que la société civile, les organisations non gouvernementales, afin de surmonter les obstacles et à unifier les forces pour qu’au terme de négociations ardues, un accord soit conclu pour le bien du peuple.
La déstabilisation des partis politiques de l’opposition représente un défi majeur pour la démocratie. Les gouvernements doivent garantir un environnement politique inclusif, respectueux des droits de l’homme et favorable à la participation politique équitable. De plus, il est essentiel que les partis politiques de l’opposition renforcent leur unité interne, mobilisent des ressources adéquates et renouvellent leur engagement envers la démocratie et la représentation des intérêts des citoyens. La consolidation de la démocratie nécessite une opposition politique forte et dynamique, capable de fournir une alternative crédible et de garantir la responsabilité du gouvernement en place.
UAMG-YEMBEL Marcelle Emilie.
