Dans une interview accordée la semaine passée à notre correspondant, sa majesté Etienne Nemb i Pom Nyemeck, Nkena Likoda li Bagweenne New-Bell Bassa revient sur son séjour parisien, il donne également sa lecture sur les prochaines grandes retrouvailles qui se préparent au sein de son groupe.
- Présentez-nous Likoda li Bagweene New-bell Bassa…
Likoda li Bagweene New -Bell est un regroupement des natifs et natives du quartier New -Bell Bassa situé dans le deuxième Arrondissement de la Ville de Douala. Il relève d’un projet de société conçu et promu sur les réseaux sociaux depuis 2008. Transformé en 2021 en plate-forme d’échanges et de réflexion, il obtient sa légalisation en 2023 par un arrêté du Préfet du Wouri. Depuis un an que ses activités sont relayées par les médias, il semble être très présent au devant de la scène avec une multitude d’activités qui attirent plus d’un. Likoda li Bagweene New-bell Bassa aligne à ce jour près de 1200 membres, tous les 6 districts confondus. Il fonctionne sous un régime dit traditionnel, conduit par un guide, Le Nkena, qui est entouré par un collectif de notables, les Diko’o di Mbog, une coordination des affaires courantes qui est l’organe suprême, une cellule des chefs de districts et délégués, tous des organes statutaires. A ces trois premiers, trois autres organes d’appui, les Barons, les marraines et une cellule des membres de la Diaspora.
- Quelles sont vos attentes avec l’existence de cette association?
Likoda li Bagweene New-Bell Bassa se passe pour être un vecteur d’unité des filles et fils de New-Bell sans clivage. Il est pour votre gouverne, la première organisation qui ait réuni plus de mille cinq cents personnes, distinctement, la forte colonie des membres de la diaspora et les locaux au cours d’un rassemblement de routine. Nous espérons à travers nos differentes assises, essayer de changer progressivement les mentalités, de briser les barrières et de multiplier les ponts, afin de renforcer les liens entre les différents districts. Le développement de New-Bell doit forcément passer par les natifs de New-Bell Bassa. Il est temps que notre peuple renaisse et fasse face aux réalités de l’heure. Et tout ceci passe par la promotion de nos valeurs traditionnelles.
- Vous venez de réaliser une tournée à Paris en France, pourquoi avoir commencé par cette destination?
Ce n’est pour personne un secret de polichinelle, New-Bell Bassa a une forte Diaspora, avec des membres disséminés à travers la planète. Une Diaspora assez représentative qui est très attachée au village. Conscient de cette affection, nous avons simplement tendu notre perche à nos valeureux frères et sœurs qui sont en Occident, afin de créer un espace d’échanges et de réflexion, mais aussi d’encourager le rapprochement entre les membres de cette Diaspora. Plus que jamais, l’apport de la Diaspora dans le processus de développement sur lequel nous planchons est assez important. Et Paris, de par sa situation géographique en Europe, nous a semblé indiqué pour réunir tous nos membres, ce fut une belle rencontre qui a permis qu’on consolide davantage nos liens fraternels. A cela tous les messages sont passés…
- Que retenir de votre séjour à Paris?
(Rire) Je rentre de Paris avec un sentiment de satisfaction sur l’ensemble. Le coup d’essai a été un coup de maître. En un temps relativement court, On a pu regrouper une centaine de personnes avec lesquelles on espère cheminer dans les mois à venir. Notre objectif est de poursuivre la réflexion sur les différents chantiers qui nous attendent. Un bureau a d’ailleurs été mis en place pour porter la voix du LIKODA en Occident. Je salue au passage la dynamique commission d’organisation qui a rendu possible ce premier regroupement.
Monsieur LISSOM, je vais profiter de cette opportunité qui m’est offerte pour inviter tous les natifs de New-Bell Bassa qui vivent en Occident à se donner la main. De méditer régulièrement sur cette pensée de Martin Luther King qui dit que : “nous ne serons pas jugés sur le nombre de diplômes accumulés durant notre incarnation, mais plutôt en faveur des actions faites à la faveur de nos semblables”. Beaucoup de choses erronées et sans importance sont partagées sur les réseaux sociaux dans l’optique de déstabiliser notre organisation. Nous avons décidé en retour de faire fi de cette forme de provocation de gamins, et poursuivons nos actions sans artifices, de façon sobre et épurée. Comme Louis Claude de St Martin, nous désirons faire du bien sans faire du bruit, parce que le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit.
- Vous annoncez un grand regroupement de Likoda li Bagweene ba New-bell Bassa en Mars 2025, de quoi s’agit-il? Comment se prépare-t-il?
Nous sommes statutairement appelés à organiser tous les ans au mois de Février, nos GR, entendez nos Grandes Retrouvailles. Un sommet au cours duquel les filles et fils de New- Bell Bassa revisitent leurs cahiers de charges, en projetant sur les projets immédiats à réaliser. C’est un rendez-vous de haute facture, très symbolique, populaire et assez significatif. La première édition s’est déroulée en Février 2024, avec un écho très favorable.
- La deuxième édition annoncée aura quelle particularité?
La seconde édition a été légèrement décalée au mois de Mars 2025, afin de nous permettre de retourner l’ascenseur aux femmes de notre village New Bell Bassa. En d’autres termes, la prochaine édition sera entièrement consacrée à la femme de New-Bell Bassa. Pour cela, le chronogramme des activités qui vont meubler nos quatre jours de retrouvailles tournera autour de la femme. Les différentes commissions d’organisation sont a pied d’œuvre sous la supervision de la Vice coordonnatrice générale Brigitte BISSAI. Nous nous ferons le devoir de partager le moment venu notre plaquette sur votre site.
- Un dernier mot Majesté
Je ne saurais terminer mon propos sans envoyer mes amitiés et ma gratitude à mes braves Marraines et dynamiques Barons du Likoda qui font notre fierté à tous au sein du Likoda.
Les Marraines qui sont la vitrine de notre maison, ont fait une dernière sortie révélatrice en apportant un soutien bravissime à la préparation de la cérémonie des remises de prix aux élèves de New Bell des classes de 6ième en 3ième qui ont pris part à la première édition 2024 des cours de vacances . Tandis que les Barons affûtent calmement leurs armes pour faire du rendez-vous de Mars 2025 une halte mémorable.
UAMG-Interview réalisé par Idris LISSOM