VILLE DE DOUALA, UN PAS VERS UNE URBANISATION MAITRISEE ?

Découvrez les enjeux de l’urbanisation de la ville de  Douala à travers l’atelier sur le droit de préemption organisé par la CUD. Experts, autorités locales et acteurs fonciers se sont réunis pour discuter des défis et des opportunités qui façonnent l’avenir urbanistique de la ville. Une approche concertée pour un développement harmonieux.

Le 07 Août dernier, la somptueuse salle du Palais de Culture SAWA, située aux abords de la mythique place de défilé de BESSEKE, a accueilli un atelier crucial pour l’avenir urbanistique de la ville de Douala. Organisé par la Communauté Urbaine de Douala (CUD), cet événement portait sur un atelier de Mise en Œuvre Effective du Droit de Préemption de la Communauté Urbaine de Douala dans le Département du Wouri. Présidé par le Dr MBASSA DINE Roger, Maire de la ville de Douala, l’atelier a rassemblé des experts en urbanisme, des représentants des autorités locales, des membres influents du NGONDO, ainsi que des journalistes, des acteurs du foncier, des personnes physiques et morales venus des quatre coins du Département du Wouri. Dans son discours de bienvenue, le Maire a exprimé sa gratitude envers l’assistance pour sa participation active à cet atelier. Il a également salué la présence des membres du NGONDO, une institution traditionnelle de la culture SAWA respectée, pour leur soutien constant aux initiatives municipales.

Le Dr MBASSA DINE Roger n’a pas manqué de pointer du doigt l’une des principales difficultés rencontrées dans l’urbanisation de la ville : l’occupation anarchique des terrains. Cette situation, selon lui, entrave sérieusement les efforts de planification et de développement urbain entrepris par la CUD.

Le premier adjoint au préfet du Wouri a également pris la parole pour sensibiliser les acteurs du foncier. Il a souligné que le désordre qui règne à Douala est directement lié à une urbanisation anarchique, incompatible avec la vision globale de la CUD. Se réjouissant de la création de la Régie foncière domaniale de la CUD, il a fermement déclaré que le droit de préemption n’est pas discutable, mais constitue une obligation et une priorité pour la ville. Selon lui, il est inconcevable que la CUD ne dispose pas de réserves foncières. Le chef de terre a aussi révélé que le nouveau préfet se bat activement pour que la vision de la CUD soit adoptée par l’État, les communes, et les particuliers. Il a conclu en affirmant qu’une application rigoureuse du droit de préemption transformerait Douala en l’une des villes les plus attractives du Cameroun.

La présidente de la chambre interrégionale des notaires de la région du Littoral/Sud-Ouest, Me MBOLLO MBASSI, est intervenue pour éclairer l’assistance sur le rôle crucial des notaires dans les affaires foncières. Elle a évoqué la loi du 27 juillet 1961, qui encadre la profession notariale au Cameroun. Cette loi confère aux notaires un rôle central dans l’exercice du droit de préemption, leur intervention devenant désormais incontournable dans toutes les transactions foncières.

Le chef de division des affaires juridiques et contentieux a également pris la parole pour préciser le fondement juridique du droit de préemption dans le cadre législatif camerounais. Il a évoqué les articles 86 à 90 de la Loi sur l’Urbanisation, qui énoncent les moyens de contrainte affectant les ventes entreprises sans observer le droit de préemption, parmi lesquels l’expropriation, les poursuites pénales, et l’empêchement de la vente par le Préfet et le Ministère des Affaires Foncières. Ces dispositions renforcent la légitimité du droit de préemption comme outil de régulation de l’urbanisation dans les grandes villes du Cameroun.

D’autres intervenants, tels que le Délégué Départemental de l’urbanisation de la CUD, ont également contribué à enrichir les débats en apportant des perspectives supplémentaires sur les défis et les opportunités liés à l’urbanisation de Douala.

L’atelier s’est achevé par une session de questions-réponses, permettant aux participants d’approfondir leur compréhension des enjeux soulevés au cours des discussions.

L’atelier de mise en œuvre du droit de préemption de la Communauté Urbaine de Douala a mis en lumière les défis complexes auxquels la ville est confrontée en matière d’urbanisation. Les interventions des différents acteurs ont souligné la nécessité d’une approche concertée et rigoureuse pour garantir un développement urbain harmonieux. Le droit de préemption, s’il est appliqué de manière effective, pourrait devenir un outil clé pour structurer l’avenir de Douala, en alignant les ambitions de la CUD avec les besoins des citoyens et des investisseurs. Cet atelier a ainsi posé les bases d’une réflexion approfondie et d’une action concertée pour faire de Douala une ville moderne, attractive et bien planifiée.

UAMG-YEMBEL Marcelle Emilie.