Afrique Centrale-crise frontalière : environ 500 Camerounais expulsés de Guinée Équatoriale après des violences.

Ils ont été expulsés de Guinée Équatoriale le 22 avril 2024 à la suite d’une violente altercation survenue entre commerçants camerounais et guinéens dans la ville frontalière de Kye-Ossi. L’événement relance les inquiétudes liées aux tensions récurrentes entre les deux pays et met en lumière une politique d’expulsions de plus en plus controversée. 

D’après des témoignages recueillis sur place, cette vague d’expulsion a été déclenchée après une rixe commerciale qui a dégénéré en affrontement physique. La réaction des autorités équato-guinéennes a été immédiate et radicale : les forces de sécurité ont procédé à l’arrestation et à l’expulsion de centaines de Camerounais, y compris des résidents en situation régulière, des commerçants détenteurs de permis de séjour, et des travailleurs installés légalement dans le pays depuis plusieurs années.

Ce n’est pas la première fois que la Guinée Équatoriale procède à de telles opérations. Depuis le début de l’année 2024, plusieurs centaines de Camerounais ont été expulsés dans des conditions similaires. En janvier, 300 personnes avaient été contraintes de quitter le pays. En mars, 150 autres ont subi le même sort. À chaque fois, les expulsions sont menées sans distinction de statut juridique, et les victimes dénoncent des confiscations de biens, des pertes de marchandises et parfois même des actes de violence.

Cette situation a de lourdes conséquences humaines et économiques. De nombreuses familles camerounaises perdent ainsi leurs sources de revenus et leurs investissements. Les réseaux commerciaux transfrontaliers, qui soutiennent une partie importante de l’économie locale, sont gravement perturbés. Par ailleurs, le traumatisme psychologique des personnes expulsées ainsi que la crise humanitaire qui se développe à la frontière camerounaise inquiètent les autorités locales et les ONG.

Plusieurs organisations de défense des droits humains ont lancé un appel pour qu’une enquête internationale soit ouverte afin d’évaluer la légalité et la légitimité de ces expulsions répétées. Du côté du Cameroun, des voix s’élèvent pour demander une réaction officielle et des actions diplomatiques fortes. Des représentants du secteur commercial appellent également à la mise en place de mécanismes de protection pour les commerçants exerçant légalement sur le sol équato-guinéen.

En l’absence de cadre clair de gestion des différends transfrontaliers, la répétition de ce type d’événements pourrait fragiliser durablement les relations entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale. Le besoin d’un dialogue franc et d’un accord bilatéral solide devient donc urgent afin de prévenir de nouvelles tensions et protéger les citoyens de part et d’autre de la frontière.

UAMG-Aminatou