Afrique Namibie : Une femme prend les rênes du pays.

Le peuple namibien a élu sa première femme présidente, Netumbo Nandi-Ndaitwah, lors de la présidentielle du 27 novembre 2024, avec 57,31 % des suffrages.

La Namibie entre dans l’histoire en désignant Netumbo Nandi-Ndaitwah, précédemment vice-présidente, comme première femme à la tête de l’État. À 72 ans, Nandi-Ndaitwah, membre du parti SWAPO, a remporté les élections dès le premier tour, marquant ainsi un tournant dans un pays encore profondément patriarcal. Son parcours est jalonné d’engagements politiques, ayant été une figure importante de la résistance contre l’apartheid et occupant divers postes ministériels depuis l’indépendance en 1990.

Nandi-Ndaitwah, surnommée « 3N » par ses concitoyens, incarne à la fois une rupture avec les traditions et une continuité politique. Bien que son élection soit saluée comme un moment historique pour l’égalité des sexes en Afrique, elle représente également la pérennité du pouvoir de la SWAPO, au pouvoir depuis 34 ans. Cette dualité soulève des questions sur les véritables changements que son mandat pourra apporter.

 

D’origine modeste, fille d’un pasteur anglican, la nouvelle présidente a des positions conservatrices sur des questions sociétales. Elle s’oppose à l’avortement et aux droits des personnes LGBTQ+, affirmant des valeurs en phase avec une partie significative de l’électorat. La Namibie, majoritairement chrétienne, maintient des lois strictes contre l’interruption volontaire de grossesse et les relations homosexuelles. Ces positions pourraient compliquer ses relations sur la scène internationale, surtout face aux mouvements progressistes qui émergent à l’échelle mondiale. Dans son discours, Nandi-Ndaitwah a promis de lutter contre le chômage, notamment chez les jeunes, avec un engagement d’investir 85 milliards de dollars namibiens pour créer 250.000 emplois. 

Netumbo fait désormais partie des pionnières sur le continent africain, en suivant les traces d’autres légendes comme Ellen Johnson Sirleaf du Liberia, Joyce Banda du Malawi et Catherine Samba-Panza de République centrafricaine.

UAMG-Joseph Kizerbo