Cameroun-Fuite des cerveaux : plus de 12 000 diplômés ont quitté le pays en 2024.

En 2024, le Cameroun a vu partir plus de 12 000 jeunes diplômés vers des pays comme le Canada, la France et l’Allemagne. Ce phénomène, connu sous le nom de « fuite des cerveaux », soulève des inquiétudes sur l’avenir du capital humain national.

Le phénomène de fuite des cerveaux au Cameroun prend de l’ampleur. Selon des données non officielles, plus de 12 000 diplômés camerounais ont quitté le pays en 2024. Parmi les destinations privilégiées, on retrouve en tête le Canada, suivi de la France et de l’Allemagne, trois pays qui offrent des programmes d’immigration attrayants pour les jeunes qualifiés africains.

Les profils qui partent sont pour la plupart issus des filières techniques, scientifiques, médicales et de gestion. Ce sont des jeunes ingénieurs, médecins, informaticiens, gestionnaires, mais aussi des techniciens supérieurs fraîchement diplômés des universités et grandes écoles locales.

Plusieurs raisons expliquent ces départs massifs : le taux  chômage élevé en milieu jeune,  l’insertion professionnelle limitée, les salaires bas pour certains. Pour beaucoup de jeunes, le rêve d’un avenir meilleur passe désormais par un visa d’étude ou de travail au Canada, en France ou en Allemagne.

Cette situation inquiète les experts du développement. En effet, pendant que les pays d’accueil bénéficient gratuitement d’un personnel formé aux frais du Cameroun, le pays se vide lentement de son fer de lance. Cela pose un défi pour la croissance économique, la recherche scientifique, la santé publique et même l’innovation technologique.

Les leaders politiques et de la société  appellent à des mesures concrètes, tels que : l’amélioration de l’environnement professionnel, l’encouragement à l’entrepreneuriat local, l’accentuation des politiques incitatives pour le retour des compétences de la diaspora, et la mise en place d’un plan national de rétention des talents.

Si rien n’est fait, la fuite des cerveaux camerounais pourrait devenir structurelle et durable, compromettant les ambitions de développement du pays à moyen et long terme.

UAMG-Marcelle Émilie YEMBEL