L’ancien ministre et insurgé centrafricain a été arrêté à Douala il y a quelques jours, cible d’accusations de déstabilisation de son pays.
Armel Sayo Mingatoloum, ancien ministre et figure controversée de la scène politique centrafricaine, a été appréhendé à l’aéroport international de Douala par les services de renseignement camerounais. Selon des sources sécuritaires, son arrestation serait liée à des accusations persistantes de déstabilisation du régime centrafricain, alimentées par des appels à la rébellion depuis l’étranger.
Né le 17 août 1979, Armel Sayo a suivi une carrière militaire fulgurante, marquée par sa formation à l’Académie militaire Georges Bangui et son rôle au sein de la sécurité présidentielle sous Ange-Félix Patassé, son beau-père. Après le renversement de Patassé en 2003, il s’exile en France, mettant entre parenthèses sa carrière politique.
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En 2013, Sayo fait un retour spectaculaire en Centrafrique, dirigeant un groupe armé d’environ mille hommes sous la bannière de l’UFACARD, justifiant son insurrection par la volonté de protéger les populations face aux abus de la coalition Seleka. Chef du mouvement armé Révolution Justice, il devient ensuite le premier dirigeant de milice à accepter un désarmement pour participer à un dialogue politique. Ce geste lui ouvre les portes du gouvernement de transition en 2014, où il occupe plusieurs postes ministériels, notamment celui de ministre de la Jeunesse et des Sports.
Malgré son intégration dans les hautes sphères politiques, Sayo reste une figure divisive. Amnesty International l’a accusé de crimes de guerre pour des exactions commises entre 2013 et 2014. Après la fin de la transition en 2016, il se retrouve en opposition avec le régime de Faustin-Archange Touadéra, accusé notamment d’avoir fomenté un coup d’État en collaboration avec des réseaux français.
Sa récente arrestation au Cameroun relance le débat sur son rôle dans la crise centrafricaine. Perçu par certains comme un défenseur de la démocratie, il est pour d’autres un acteur de déstabilisation. Alors que les autorités camerounaises et centrafricaines poursuivent leur collaboration sur cette affaire, l’avenir de Sayo reste incertain, tout comme son impact sur les relations entre les deux pays.
UAMG-Moussa Brama









