L’artiste musicienne camerounaise Koko Ateba n’est plus. Elle s’est éteinte au petit matin du vendredi 13 décembre 2024 à Paris de suite d’une courte maladie. Koko Ateba était auteur compositeur, interprète et soliste, notamment avec plusieurs titres.
Née et grandi à Douala, Koko Ateba est bercée dès son plus jeune âge par les mélodies d’Henri Njoh et d’Elvis Kemayo, qui deviendront ses premiers mentors. Adolescente, elle fait ses premiers pas sur scène au mythique club de Yaoundé, le Philanthrope, où elle interprète avec brio des standards. C’est là qu’elle rencontre Ambroise Voundi, un ingénieur du son renommé, et Sade Gide, un musicien talentueux, qui l’accompagneront dans sa professionnalisation peut-on lire sur le site www.Camer.be.
>Ayant une grande ouverture d’esprit, cela lui permettra de chanter dans plusieurs langues, telle que le Beti, le français, le Yoruba et le Pidgin (forme de mélange du français et de l’anglais).

Elle va interpréter en 1982, la musique du film « L’amour des femmes » du réalisateur suisse Michel Soutter, composée par Patrick Juvet. Suit en 1986 l’album « Talk Talk » où elle s’illustre sur la scène nationale avec des titres comme « Yomeyel Ayop », « Nelson Mandela » ou « Taxi ». Elle se hisse au sommet de la musique camerounaise à travers son style épuré des duos piano/voix et sax/voix.
Deux ans plus tard (1988), sa carrière nationale connait une chute brutale. Alors qu’elle est invitée à la présidence, elle interprète, en compagnie de l’Orchestre National et à la demande du directeur de la soirée Ambroise Mbia, le titre « Atemengue ». Cette chanson qui évoque la stérilité féminine et le vol d’enfant froisse des susceptibilités au sein du pouvoir. La jeune chanteuse est accusée injustement d’avoir critiqué le régime au pouvoir et jetée en prison pendant deux mois, où elle sortira sur ordre du président.

Dès sa sortie de prison, elle quitte très vite le Cameroun pour le Gabon avant de poser ses valises à Paris où la chance lui sourit en 1990. Christine Bravo , animatrice sur France 2, la sollicite pour le générique de son émission « frou Frou ». Selon le site internet camer.be, la jeune camerounaise reprend pour l’occasion ce grand classique de la chanson française interprété précédemment par Line Renaud et Suzy Delair. Remise en selle par cette promotion inespérée, elle signe la même année le single « Frou frou » suivi de l’album éponyme, « Koko Ateba », sorti en 1993.
Avec sa voix envoûtante et ses mélodies, Koko Ateba a su conquérir les cœurs de nombreux mélomanes à travers le monde. Son décès laisse un grand vide tant dans sa famille nucléaire que artistique.
UAMG-Mimkouboué Madeleine









