Les cours pour les élèves de la maternelle, du primaire et du secondaire ont repris officiellement ce lundi 5 septembre au niveau national. Une rentrée perturbée par la crise dans les deux régions à majorité anglophone du pays. Si dans certaines villes du Sud-Ouest, comme Buea, les élèves ont fait leur rentrée normalement, dans la région du Nord-Ouest, par exemple, beaucoup d’enfants n’ont pas pu retourner à l’école.
Dans plusieurs quartiers de Bamenda comme dans de nombreuses parties de la région du Nord-Ouest, les élèves sont restés chez eux lundi. Dans ces zones où les groupes armés sont actifs, chaque lundi est déclaré journée « ville fantôme ».
Ce confinement imposé, certains séparatistes veulent le prolonger toute la semaine, d’autres tout septembre. Tandis qu’une autre faction, l’Ambazonia Governing Council, appelle les familles à envoyer leurs enfants en classe à partir d’aujourd’hui, mais uniquement dans les écoles qui suivent les règles de son mouvement. Dans ces établissements, les livres d’histoire venus du système éducatif francophone sont interdits.
À Buea, dans la région du Sud-Ouest, les élèves ont fait leur rentrée lundi normalement.
Dans sa communication dédiée à cette nouvelle année scolaire, à Yaoundé, le gouvernement, lui, assure que les résultats de l’année scolaire passée sont « encourageants » dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Une année marquée par « une nette reprise de l’activité scolaire en dépit de quelques actes de violences ».
Selon Human Rights Watch, depuis cinq ans, 700 000 élèves des deux régions ont été privés d’enseignement à cause de l’insécurité. L’ONG comptait encore cette année, entre janvier et juin, 33 élèves et cinq enseignants kidnappés par des séparatistes, et au moins trois établissements scolaires attaqués.
Pour cette rentrée scolaire au Cameroun, le mot d’ordre de grève lancé par trois mouvements OTS, OTA et Seca pour dénoncer le manque d’application des mesures annoncées en mars dernier après l’Opération Craie Morte. Un mouvement de grève pour réclamer le paiement de la totalité des salaires des enseignants notamment. Pas de chiffre pour le moment pour évaluer si ce mot d’ordre de grève a été suivi dans les établissements.