Cameroun-Présidentielle 2025 : Le cas Issa Tshiroma, symbole d’une politique versatile?

La candidature d’Issa Tchiroma Bakary à la présidentielle d’octobre 2025, après sa démission du gouvernement, relance le débat sur la sincérité des engagements politiques au Cameroun. Entre fidélité gouvernementale et ambitions personnelles, l’ex-ministre joue une carte risquée, dans un paysage où le RDPC continue d’ancrer son action dans la stabilité et la cohérence.

La vie politique camerounaise est en constante mutation, rythmée par des jeux d’alliances, des ruptures stratégiques et des repositionnements parfois inattendus. La démission d’Issa Tchiroma Bakary, figure emblématique du gouvernement pendant plus de deux décennies, s’inscrit dans cette logique de recomposition. Ministre de la Communication, puis de l’Emploi et de la Formation professionnelle, il se présente désormais comme candidat à la magistrature suprême. Une décision constitutionnellement légitime, mais politiquement ambivalente.

Son départ, aussi spectaculaire soit-il, ne doit pas être diabolisé. En démocratie, il témoignent de la diversité des opinions. Le Président Paul Biya l’a démontré en prônant depuis toujours le dialogue, l’unité nationale, et une gouvernance inclusive, comme en témoignent les multiples figures intégrées à ses gouvernements successifs, au-delà des appartenances partisanes.

Mais la trajectoire d’Issa Tchiroma interroge. D’ennemi farouche à allié loyal du régime, ses revirements réguliers fragilisent son image de leader. Peut-on se poser en porteur de renouveau lorsqu’on a été longtemps partie prenante de ce qu’on dénonce désormais ? La question mérite d’être posée, d’autant plus que son discours peine à convaincre par la clarté de sa vision.

En face, le RDPC incarne la constance. Son cap demeure clair : construire sur les acquis du président Paul Biya. Avec des réalisations majeures en infrastructures, en stabilisation macroéconomique, et en cohésion nationale, le parti préfère se concentrer sur l’essentiel plutôt que sur les agitations de couloir. Les piliers du gouvernement, notamment dans le Grand Nord,  Dr Manaouda Malachie, Alamine Ousmane Mey, Yaouba Abdoulaye, Dr Taïga ou encore Gabriel Mbairobe sont mobilisés pour porter cette vision dans leurs régions.

À quelques mois du scrutin, un choix s’impose au peuple : entre l’expérience et la spéculation, entre la stabilité et l’improvisation, entre le projet éprouvé du Président Paul Biya et les ambitions solitaires d’un ancien ministre en quête de nouveau souffle. Le Cameroun ne peut se permettre une aventure incertaine. Il lui faut un leadership lucide, expérimenté, et visionnaire.

En octobre 2025, les électeurs auront à trancher. Mais une chose demeure claire : l’avenir du Cameroun exige plus que des promesses. Il requiert de la constance, une boussole, et une main ferme. Paul Biya, fort de son bilan et de son enracinement, reste cette main rassurante.

UAMG-Aminatou