CHANGEMENT CLIMATIQUE – L’AFRIQUE CENTRALE ADOPTE SA STRATEGIE POUR DES CDN PLUS PERFORMANT.

Réunis à Douala du 7 au 9 mai, les experts climatiques de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) s’attèlent à repenser les Contributions Déterminées au niveau National (CDN 3.0). Une mobilisation indispensable alors que la région, responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique.

La lutte contre le changement climatique s’impose désormais comme une priorité dans l’agenda de la CEEAC. À travers un atelier technique régional tenu à Douala, techniciens et décideurs publics des onze pays membres, dont le Cameroun, le Gabon, la RDC ou encore la République centrafricaine, ont engagé une réflexion sur la conception et la mise en œuvre des CDN de troisième génération.

Pour Dr Henning Wüster, directeur de l’Initiative pour la Transparence de l’Action Climatique (ICAT), partenaire du Hub régional, la transparence est un levier stratégique : « Nous avons travaillé avec tous les pays de la CEEAC pour créer un Hub régional capable de soutenir les États dans leurs engagements climatiques. L’ambition est réelle, mais les moyens restent limités. »

D’après les données disponibles, seuls quatre États sur les onze ont soumis une mise à jour complète de leur CDN depuis 2020. En cause : un manque de coordination, de financements, mais aussi d’outils de suivi. Gervais Ludovic Itsoua Madzous, coordonnateur du Hub, estime que l’expérience accumulée permettra d’atteindre une meilleure qualité : « On ne court plus après les délais. On consulte, on planifie, et surtout, on veut pouvoir évaluer nos actions dans cinq ans. »

Le Cameroun, par exemple, fait le choix de la prudence. Timothée Kagonbe, sous-directeur de la veille écologique, précise : « Nous aurions pu soumettre notre CDN 3.0 en février. Mais nous avons préféré finaliser d’abord notre Plan National Climat, un document stratégique qui définit notre vision : faire du climat un levier de développement. »

Rappelons que tous les États de la CEEAC ont ratifié l’Accord de Paris. Leur contribution à la réduction des émissions mondiales reste modeste — environ 0,9 % pour la RDC, 0,6 % pour le Cameroun. Mais leur engagement est crucial dans la préservation de la biodiversité et des puits de carbone naturels, notamment le bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète.

BYLS