La FIFA a officialisé la nomination du président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o Fils, à la Commission du Statut du Joueur pour la mandature 2025/2029. Une distinction saluée au Cameroun, mais qui intervient dans un contexte marqué par des tensions internes et des interrogations sur la gouvernance du football national.
La Fédération internationale de football association (FIFA) a confirmé, le 4 octobre 2025, la nomination de Samuel Eto’o Fils, président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), au sein de la Commission du Statut du Joueur, l’une des instances consultatives clés de l’organisation mondiale du football. Cette nomination a suscité à la fois fierté nationale et débat au sein des milieux sportifs camerounais.
La Commission du Statut du Joueur joue un rôle essentiel dans la régulation des transferts, la résolution des litiges contractuels et la protection des droits des joueurs et des clubs. Elle est composée de représentants des fédérations, des ligues, des clubs et des syndicats de joueurs. Le Cameroun y sera désormais représenté à travers Eto’o, aux côtés d’autres figures du football mondial.
Selon Jules Denis Onana, ancien international camerounais, cette nomination “reconnaît le parcours exceptionnel d’Eto’o, mais c’est aussi une responsabilité lourde, car elle engage l’image de la FECAFOOT dans un contexte marqué par des tensions internes”.
Du côté de la FECAFOOT, le porte-parole Ernest Obama a salué “une marque de confiance de la FIFA envers le leadership du président Eto’o”, estimant que cette désignation “renforce la position du Cameroun dans la gouvernance mondiale du football”.
Cependant, plusieurs analystes notent que cette annonce intervient dans un contexte délicat pour la FECAFOOT, secouée ces derniers mois par des polémiques autour de la gestion des compétitions nationales, des différends avec certaines ligues et des critiques sur la gouvernance du président Eto’o. Certains observateurs y voient une occasion pour l’ancien capitaine des Lions Indomptables de regagner en crédibilité sur la scène internationale.
Pour Brenda Tchoumi, journaliste sportive et analyste du football africain, “il est important que le débat autour de cette nomination ne soit pas seulement émotionnel, mais aussi institutionnel. Le rôle de cette commission exige impartialité, rigueur et cohérence dans les décisions, au-delà des personnalités.”
Si la FIFA n’a pas précisé la durée exacte du mandat, cette nomination marque une étape importante pour le Cameroun. Elle conforte la place du pays dans le cercle restreint des décideurs du football mondial, tout en posant un défi : celui de concilier visibilité internationale et exigence de gouvernance nationale.
La nomination de Samuel Eto’o à la Commission du Statut du Joueur de la FIFA apparaît à la fois comme une reconnaissance du rayonnement international du Cameroun et une épreuve de crédibilité pour la FECAFOOT. Au-delà du symbole, cette désignation devra se traduire par un engagement concret en faveur de la transparence, de la bonne gouvernance et du développement du football africain. Le véritable enjeu sera désormais de savoir si cette visibilité mondiale contribuera à renforcer la cohérence et la stabilité du football camerounais.
UAMG-Marcelle Emilie YEMBEL
